La maison des Lulus !

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Les enduits en terre : le remplissage terre-paille

La réalisation des enduits nécessite une surface relativement plane.

La découpe des bottes de paille pour recouvrir les montants d'ossature à l'intérieur sur les façades Ouest, Nord et Est voir ici la technique de l'isolation en paille a permis cela, mais au Sud, les bottes sont posées différemment, il y a donc des écarts entre les bottes correspondant aux montants d'ossature sur 4,5 cm de large et sur une profondeur de 10 cm de chaque côté.

Ces trous rendraient l'étape de l'enduit difficile et constitueraient des ponts thermiques.

Nous procédons donc à ces endroits à un remplissage terre-paille (côté extérieur à l'automne 2013, côté intérieur en 2014).

La paille assure la fonction de correction du pont thermique (le plus de paille et de paillette possible pour isoler le plus possible), l'argile étant le liant, le sable la charge. Le tout rendra la surface uniforme en épaisseur pour la pose de l'enduit qui viendra plus tard.

De même, au rez-de-chaussée, l'espace entre entre les solives et devant une partie de l'ossature a été faite en liège voir ici, cette partie est donc en retrait par rapport à la paille. Le mélange terre-paille permettra là aussi de rattraper l'épaisseur de la paille avant d'enduire le tout, mais seulement sur les partie qui resteront visibles (donc là où il n'y a a pas de fermacell, c'est-à-dire la moitié du  rdc).

La recette pour nous est la suivante (en volumes), après plusieurs essais avec notre argile de carrière  :

1 d'argile + 3/4 d'eau + 1 de paille + 1 de paillettes + 3/4 de sable 0-4... et des bons bras pour mélanger !

 

Les ingrédients :

- L'argile avait été récupérée dans une carrière voisine voir ici et laissée sous une bâche.

Au final, elle a séché sous le soleil après une année de stockage (on a bien anticipé dira-t-on...), ce qui est bien pour doser l'eau, mais qui est très dur (au sens propre)...

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- La paille : nos déchets de découpe de bottes de paille.

- Les paillettes : nos chutes de paille passées dans un broyeur de feuille.

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La paille est bio, mais les poussières restent nocives en tant que fines particules (on est infirmier ou on le l'est pas !) : masque de circonstance, même quand il fait chaud...

J'ai beau ne pas être une princesse, voici mes paillettes !

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- Le sable : de carrière, du 0-4.

- L'eau : l'occasion s'est présentée à l'automne 2013 d'acheter une cuve de récupération d'eau de pluie, à laquelle on a relié nos gouttières qui n'étaient pas encore finies, et la cuve a été très vite remplie et n'a jamais désemplie.

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Cette cuve tombait à point puisque les enduits requerront beaucoup d'eau et qu'il aurait été dommage d'utiliser de l'eau potable, surtout quand on sait qu'on a sûrement la plus forte pluviométrie du Maine-et-Loire dans notre hameau voir ce que ça a pu donner en mai 2012...

 

La fabrication du mélange :

Faire tremper des gros blocs d'argile n'est pas simple, surtout pour doser la quantité d'argile et d'eau, et en plus, l'argile étant imperméabilisante, l'eau peine à pénétrer en profondeur et il y a ensuite de grosses boules d'argile sèches en leur coeur.

Pour éviter d'avoir à faire cela en plusieurs étapes de trempage, nous avons pris le parti d'user de la force et de casser les blocs au marteau en morceaux (pas besoin d'en faire de la poudre pour autant, les derniers petits amas finiront d'être éclatés lors du mélange avec les grains de sable).

Ca se fait assez bien, mais il ne s'agirait quand même pas de faire comme ça pour des grandes quantités...

Plus tard, on trouve un compromis : on casse moins finement, mais le trempage se fait en plusieurs étapes avec des mélanges intermédiaires pour casser les morceaux de plus en petit.

Pour ce faire, la baignoire en fonte récupérée auprès de Franck et Christine est parfaite (merci encore !!!).

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Ensuite on laisse tremper et gonfler 2 heures au moins avec de l'eau de pluie.

Le cadre made in Patrick et le support made in Lulus accueillent les 2 baignoires récupérées près de Patrick et Marie (merci !!!), ce qui nous dépanne bien là aussi pour les trempage et mélange.

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Après mélange manuel, on obtient un mélange très liquide, plus que ce qu'il nous faudra plus tard pour les enduits, mais qui permet à la paille et aux paillettes ajoutées ensuite de bien pomper l'humidité et l'argile du mélange.

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On laisse la paille et les paillettes tremper quelques heures avant de re-mélanger.

nb : Sans préméditation au début, nous avons parfois dû laisser le mélange à l'abri sous une bâche pendant plusieurs jours d'absence du chantier alors qu'il faisait beau et chaud, ce qui a fait fermenter le tout.

On a obtenu un mélange plus collant et plus facile à mettre en place, bien que ça ne sente pas la rose ! On en est ainsi arrivé, dans une moindre mesure, à ce que font de nombreux auto-constructeurs (dont Patrick chez qui nous avions pu mettre en place un mélange savant avec des ferments) qui utilisent la fermentation pour améliorer leurs enduits terre.

Puis on ajoute du sable et on mélange : séance de muscu intégrée puisque le mélange est très épais et dense et qu'il faut tâcher de l'homogéiniser pour bien répartir le sable.

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Voilà le mélange obtenu :

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La mise en oeuvre :

- entre les bottes de paille au Sud (intérieur et extérieur), pour rattraper l'épaisseur et corriger thermiquement :

On fixe des pointes dans les montants pour avoir une prise pour le mélange (il est très fibré donc pas besoin que celles-ci soient très rapprochées) et on insère le mélange dans les trous pour avoir un mur uniforme.

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Pour ce qui est de l'extérieur, fait à l'automne, le fait que cette façade (Sud) soit sous une bâche qui constitue une serre très légèrement ventilée a permis un séchage correcte (nous étions proches de zéro la nuit), grâce à plusieurs jours de novembre bien ensoleillés.

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 Au printemps 2014, on fait la même chose à l'intérieur.

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Et parfois on a de jolies surprises au séchage, typique de ce qui arrive avec des matériaux naturels : un peu d'herbe pousse parfois !

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Un désherbage rapide et il n'y paraît plus...

 

- avant d'enduire...

Ce mélange est aussi utilisé pour boucher les trous entre certaines bottes, ou en haut de colonnes, et ce parfois jusqu'à 10 cm d'épaisseur pour rattraper la différence d'épaisseur entre la paille et le liège, comme ici lors d'un chantier où Marie et Ludo sont à l'oeuvre.

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Le même mélange est aussi utilisé en banchage pour créer une cloison arrondie voir ici.



29/11/2013
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