La paille
Février 2012 : à la recherche de bottes de paille...
D'après nos calculs, il nous faudrait 675 bottes, dont 150 pour le toit, le reste pour les murs.
On espère que le montage de l'ossature bois de la maison sera fini pour mi-juin, date à laquelle on a posé 2 semaines de vacances. L'idée serait de commencer à isoler le toit, car le plus vite ça sera fait, le plus vite on pourra faire poser la couverture et mettre la maison à l'abri de la pluie.
Pour le toit, nous avons déjà la moitié des bottes nécessaires grâce à celles données par Patrick et Marie.
Pour les 600 bottes manquantes, on aimerait acheter de la paille bio, pour être le plus écologique possible et pour donner un coup de pouce à ces agriculteurs qui font l'effort de faire du bio. Si on arrive à trouver de la paille de l'année dernière, cela nous permettrait d'avoir la paille à temps pour juin et d'avoir une paille bien sèche car stockée au sec 1 an (ce qui est moins sûr si on la récupère en champ, s'il se met à pleuvoir...). Le hic qui ne rend pas ça évident est que l'été dernier a été très sec, la paille a été beaucoup utilisée pour pallier au manque de fourrage...
En achetant de la paille de 2011, cela nous laisserait aussi plus de marge de manoeuvre que si on achetait celle de 2012 car :
- les moissons ne sont pas avant mi-juillet, voire en août selon le temps, ce qui fera trop tard pour nous, du moins pour le toit.
- on devrait être dispo à la date choisie par l'agriculteur, alors que l'on travaille tout juillet et août, et avec pas mal de paires de bras en plus...
Nous avons donc contacté la CIVAM 49 et le GAB 49, deux organismes qui réunissent des agriculteurs ayant une démarche de développement durable, voire faisant de l'agriculture biologique, ils vont informer leurs adhérents de notre recherche dans leur bulletin d'information.
Si ces démarches sont infructueuses, comme il n'y a urgence que pour les bottes du toit, il se peut qu'on achète les bottes manquantes pour cette partie auprès d'agriculteurs "conventionnels" (certains proposent des bottes à la vente sur le net).
On aviserait ensuite pour le reste des bottes de la maison.
Juillet 2012 : on rentre dans le vif du sujet (enfin presque...) !
Beaucoup de choses se sont passées depuis février...
La première, c'est le changement de choix d'isolant pour le toit : on devait utiliser de la paille pour les rampants, et isoler à plat en ouate de cellulose. Finalement, tout sera isolé en ouate de cellulose (comme prévu initialement avec l'architecte), ce qui nous permet de couvrir la maison au plus tôt (dans la foulée du montage de l'ossature) et donc d'être à l'abri pour travailler. Nous pourrons fabriquer ultérieurement les caissons pour la ouate nous-mêmes, ce qui compense le coût de la ouate (assez peu chère de toute façon), et ce que cela nous aurait coûté si le charpentier l'avait fait (ce qui aurait été indispensable avec de la paille, vu son poids).
=> Il ne nous faut donc plus 675 bottes, mais 150 de moins (celles du toit), soit 525. Pour assurer le coup, en complément des 75 qu'on a déjà, nous avons prévu d'en prendre 500 de plus (=575).
La deuxième, c'est l'approvisionnement en paille. Nous n'avons pas eu de réponse des organismes que nous avions contactés, mais comme nous avions eu un bon contact avec une agricultrice bio, on a réservé auprès d'elle les 500 bottes manquantes, que nous irons prendre dans le champ. Oui, mais le timing remplissage /moisson ?
La troisième, c'est le retour à la réalité temporelle...
L'ossature n'a pas été achevée pour nos vacances de juin, elle commence... le 11 juillet ! C'est là que je me rends compte qu'il est difficile de projeter loin en date, car on -je...- s'imagine toujours un enchaînement parfait de toutes les étapes, en occultant les freins qui se présentent forcément : le planning professionnel des divers intervenants (artisans, personnes nous assistant, et bien sûr nous-mêmes !), la logistique qu'il faut bien gérer (rdv avec les artisans, les petites étapes qui s'avèrent plus longues que ce qu'on imaginait sur le papier etc), et aussi la météo qui nous a bien ralentis avec la pluie omniprésente !
=> Le remplissage des murs ne serait possible au mieux que pour août, sachant qu'on aura d'autres choses prioritaires à faire à ce moment-là. Donc, d'ici qu'on soit prêts pour le remplissage, sachant qu'on travaille tout le mois d'août et que par conséquent le chantier n'avancera pas très vite, la moisson sera sûrement prête avant nous !
Fin juillet 2012 : anticiper la récupération des bottes de paille...
Nous sommes contactés par l'agricultrice qui nous fournira en bottes de paille : la météo étant catastrophique, cela a pour elle (et beaucoup d'autres agriculteurs) des répercussions très lourdes. Habituellement, ils arrivent à moissonner au cours d'une semaine de beau temps (il ne faut pas du tout de pluie), mais là, la météo ne donne pas beaucoup de jours de beau temps, et encore moins d'affilée. Il faudra donc se tenir prêts pour venir chercher les bottes dans le champ au gré de la météo, car il faut 2 jours de beau temps consécutifs minimum, et les créneaux seront rares, serrés et restreints, ce qui n'est pas aisé puisque nous ne sommes pas en vacances !
En parallèle, on apprend que la personne qui devait nous aider pour le transport des bottes ne le pourra pas avant mi-août, d'ici là il est surchargé de travail avec les moissons (ce qui est probablement dû là aussi à la météo qui bouleverse les emplois du temps des agriculteurs avec qui il travaille). Du coup, il nous faut trouver du matériel adéquat (soit tracteur et plateau agricole, soit tracteur benne), et quelqu'un pour le conduire pour être en règles.
Première semaine d'août : organiser la récupération des bottes de paille...
- Pour organiser le transport de la paille, je passe beaucoup de temps au téléphone et à aller voir des agriculteurs que je connais de près ou de loin ou ceux vivant à proximité, pour essayer de trouver du matériel et quelqu'un le conduisant.
Toutes les personnes que je contacte sont très accueillantes et seraient disposées à nous aider, mais n'en ont pas la possibilité (planning ou matériel), certains cherchent même dans leurs connaissances alors qu'ils ne nous connaissent même pas ! Comme quoi, dans une société qu'on pensait très égoïste, l'entraide entre inconnus existe encore (du moins dans le monde agricole).
Je trouve finalement in extremis un agriculteur bio sur la commune de mes parents, qui s'avère être une connaissance de mon enfance, et dont le fils est prêt à nous fournir du matériel, à le conduire et à s'adapter -dans la limite de ses impératifs professionnels- à nos besoins.
- Je passe aussi beaucoup de temps par téléphone et par mail à recruter des bras pour nous aider à déplacer les bottes, sachant qu'on ne peut donner aucune date à peu près sûre plus de 2 jours à l'avance, et toujours sous réserve d'un changement de météo...
-> Après plusieurs faux départs en fin de semaine (météo oblige..), le ramassage est prévu pour l'après-midi du dimanche 5 août, malgré une météo maussade. Beaucoup d'amis ont répondu présents (on est 14 en tout : en plus de Ludo et moi, il y a Ben, Joël, Marylène, Pascal, Thibault, Margarita, Romain, Sophia, Séb, Marie, Karine et Jérémy : merci à vous !!!!). Mais alors qu'on attend au terrain le feu vert de l'agricultrice pour la rejoindre dans le champ, c'est repoussé d'une heure, puis 2, puis annulé (toujours à cause de la pluie)...
14 août : on récupère les bottes !
Les 500 bottes de paille ont pu être mises sous hangar par l'agricultrice la semaine précédente : nous travaillions les jours où la météo était favorable, on les paiera plus chères, mais ça nous permet de nous organiser indépendamment de la météo.
Nous arrivons à trouver des volontaires alors que c'est un jour en semaine (mardi), et le jeune qui conduira le tracteur et le plateau arrive à se rendre disponible pour l'après-midi, donc gros soulagement !
Le jour-dit, nous sommes tous prêts : Manu, Carole, Anthony, Claude, Aymeric, Ludo et moi.
Les bottes doivent être déplacées d'un hangar à un plateau agricole. Elles sont donc descendues de leur tas sur le hanger, jetées/hissées sur le plateau (ce qui fait assez haut quand on arrive à la 7ème ou 8ème couche...) et rangées d'une manière bien particulière, avec les bons conseils d'Aymeric qui supervise (et qui conduit) pour qu'elles tiennent toutes pendant le transport (30km). Il ne pleut qu'une fois (!) pendant 1/4 d'heure, ce qui nous oblige à bâcher en catastrophe, puis on est tranquille le reste de l'après-midi.
Puis nous déchargeons et rangeons dans la maison avec les mêmes personnes, plus Karine et Jérémi qui nous rejoignent après leur journée de travail : on remplit plus de la moitié du rez-de-chaussée (environ 40m²) jusqu'aux solives, soit près de 2m70 de haut (j'aurais pu vous donner le volume, mais c'est déjà impressionnant à voir, alors à calculer...) !
A l'arrivée au terrain avec les 500 bottes...
Et une fois tout cela rangé dans la maison ...
Grosse journée mais grosse satisfaction d'avoir notre paille sur place et à l'abri !
Entre 14h et 21h, nous avons déplacé 500 bottes de 12 kg en moyenne, soit 6 tonnes, le tout 2 fois !
Le lendemain, c'est donc courbatures, bleus et ampoules pour tout le monde. C'est heureusement férié pour le bon repos de nos chers bénévoles (amis et famille), sauf pour Ludo qui travaille en 12h et moi qui suis d'astreinte (et passe la journée au travail) : vivement le week-end de repos !
MERCI ENCORE A VOUS TOUS !!!!
Pour info, le remplissage des montants d'ossature avec les bottes de paille ne commencera pas avant l'automne (on a d'autres choses à faire avant...) : on vous tient au courant bien sûr !!!
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